DES VIOLENCES ORDINAIRES

LE PROJET

« Des mots gravés dans le souvenir intime »

Définir ce qu’est une phrase assassine, d’ou vient-elle en fait ? Qui la prononce ? Pourquoi ? Comprendre l’ombre qu’elles laissent sur les corps et avoir connaissance de la douleur de l’autre. Ces mots laissent une empreinte, ils flottent des années, des dizaines d’années.

En lisant, ces témoignages on retrouve des similitudes, des mécanismes, aucun climat de colère n’était présent dans la très grande majorité, bien au contraire. Un contexte familial, amoureux, amical, c’est une incohérence qui anesthésie.

L'HISTOIRE

Il m’a semblé nécessaire de libérer un espace au coeur d’un réseau social puissant comme Instagram où ces mots laisseraient une autre forme de trace, hors du corps… afin de montrer sous cette forme de « collection » la réalité de notre société. Ils sont le reflet de notre temps.
Rendre ces violences qualifiées comme « ordinaires » visibles, permet de mieux en comprendre l’impact qu’elles ont sur les personnes qui les reçoivent. Forte invitation au silence, elles sont tues. Cela ressort dans les nombreux témoignages que je collecte. Ces mots sont gravés dans le souvenir intime.

LE MESSAGE

Ces phrases dans le corps enseignent la mésestime mais en dehors, rassemblées, elles nous apprennent à comprendre le monde.
Posées les unes à côté des autres, elles prennent une forme différente. Elles peuvent s’entrechoquer pour mettre en lumière l’absurdité des injonctions sous-jacentes ; ou au contraire se rapprocher pour capter la mécanique qui opère.
Derrière ces mots, on trouve de la misogynie, du racisme, de l’homophobie, de la transphobie, de la xénophobie, du classisme, de la lesbophobie, de la grossophobie, du validisme, des discriminations, des jugements dégradants…
Les lire tous ensemble, ça doit questionner.

LE BUT

Tout d’abord, dénoncer visuellement par ces mots qui éclatent sur un fond noir, la violence marquée par les dominations en puissance ; mais aussi je souhaite renverser ce système préconisant le silence, car le pire serait ailleurs. Classer par ordre de l’acceptable, empêche les actions, et conditionne l’individu à recevoir ces mots en toute fatalité. D’ailleurs, ces phrases assassines, sont « expliquées » par de la maladresse, de la bêtise, du manque d’attention, de l’instinct… on déresponsabilise les auteur·e.x.s qui ne pourraient aller à l’encontre de cette pulsion du langage, de la pensée.
La parole devient visuelle, ces mots hurlent sans bruit de tout ce dont ils sont chargés, ça crée une distance invitant à l’esprit critique, à la connaissance de l’autre, du monde.

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Déposez votre témoignage ici. L’anonymat sera toujours préservé si votre message est publié. Indiquez par exemple un pseudo, un prénom ou Anonyme mais ne donnez jamais votre nom de famille.

Donnez-moi les informations permettant de mieux situer cette phrase dans le temps ou son contexte par exemple. Je suis la seule à réceptionner et à lire les messages que vous m’envoyez.

En envoyant votre témoignage, vous autorisez sa diffusion dans le cadre du projet Phrases Assassines.

Amicalement

    LA VIE DE VOS TÉMOIGNAGES

    TOUS VOS MESSAGES SONT LUS ET EN SÉCURITÉ

    Lecture

    Chaque message est lu avec la plus grande attention. Cet espace a été créé dans le but de ne pas négliger l’impact des mots sur les corps. La mise en lumière d’une phrase particulière se fait en fonction des autres qui se placeront autour.

    Importance

    Je reçois énormément de témoignages, il n’est pas possible qu’ils soient tous mis en ligne afin de laisser un espace, un temps de réflexion, et de réaction. Tous vos témoignages ont de la valeur, et portent cette initiative.

    Merci

    Je vous remercie infiniment pour la confiance que vous m’accordez en me laissant ces phrases qui vous ont percutées. Je tiens également à vous dire à quel point je suis touchée par les mots si doux que vous me laissez pour saluer le projet.

    PAR LA MÈRE

    « Très jeune, j’ai avorté, principalement sous l’influence de ma mère ne me jugeant pas apte à élever un enfant. J’ai eu des complications… »

    PAR UN GARÇON

    « Un soir, je me suis confiée un garçon que je fréquentais sur le viol dont j’ai été victime. Sa première réaction a été de rire et de me répondre ça… »

    PAR LA GRAND-MÈRE

    « Pour elle, personne ne voudrait de moi avec mes kilos en trop. Je n’ai jamais oublié cette phrase qui m’a poussée à m’affirmer plus sans changer de poids »